Ces espaces de guérsion qui ne se finissent jamais

J'ai cherché dans les rares photos de moi, des photos d'avant et après le viol.
Ce déguisement de clown triste revêtu pour mon anniversaire de 8 ans...me va bien. 


Le 4 octobre 2023, après 15 jours d'enfer,  je prenais conscience qu'à l'âge de 8 ans j'avais subi un viol.

Il y a des espaces de guérison que l'on ouvre en soi qui vont bien au-delà de notre conscience...

Bien plus que celui que j'ai vécu 5 ans après, à 13 ans, pour lequel j'avais connaissance mais avec "une simple" dissociation et non pas une amnésie traumatique, celui de l'âge de 8 ans est difficilement entendable par chacun et chacune d'entre vous... C'est normal, on touche là à l'innommable. Justement parce qu'aujourd'hui je peux le nommer, je suis guérit...Peu importe ce que vous pensez, je m'offre la compassion dont j'ai besoin.

Pendant de nombreux jours, je suis allée toute seule rencontrer cette blessure. J'ai parlé à cette petite Agnès de 8 ans et à cette femme que je suis. Un jour je retranscrirai ces paroles, aujourd'hui c'est encore trop tôt.

Deux mois après cette prise de conscience, un nouveau chapitre se manifeste à moi qu'il me faut aussi "liquider", ce nouveau chapitre n'est que la conséquence de cette libération...
Ce chapitre concerne les relations avec ma fille aujourd'hui âgée de 18 ans.

Depuis son plus jeune âge, ma fille montrait très peu de signe d'affection par rapport à moi. Jusqu'au moment où à l'âge de 11 ans elle décidait même de me détester et de ne plus jamais m'embrasser...

Il y a un an elle exprimait ce postulat lors d'un rendez-vous avec un thérapeute car c'était devenu l'enfer entre nous. Sa décision résultait d'une démarche que j'avais entreprise auprès du corps médical, pour trouver de l'aide par rapport à cette petite fille que je n'arrivais pas à "comprendre". 
Je me suis alors excusée de l'avoir blessée ainsi, je lui ai expliqué que mon intention n'était nullement de lui faire du tord mais de trouver de l'aide.

Les choses se sont apaisées, il restait cependant des excès de colère venant de sa part, durant lesquels elle m'insultait avec les pires gros mots et elle m'agressait physiquement. J'ai laissé faire pendant des années...vous êtes peu au courant de cette violence que j'ai subi car ça a avoir aussi avec l'innommable.

Il y a une semaine alors que je venais soutenir ma fille en difficulté, j'ai subi un nouvel excès de violence de sa part, j'ai faillit partir et rentrer chez moi. Le chantage affectif a eu raison de ma décision. Hier un nouvel épisode a eu lieu. C'était un de trop. Hier j'ai décidé d'arrêter d'être en lien avec ma fille temps qu'elle continuerait à m'agresser ainsi.

Hier j'ai compris que la nouvelle maman et la nouvelle femme que j'étais en train de devenir depuis la fin de l'amnésie traumatique de viol, ne pouvait plus subir cette violence. Hier j'ai pu mettre mes limites. 
Je ne suis plus une femme souillée, je n'accepte plus de me faire souiller par qui que se soit, même par ma fille, même si cela suppose de ne plus la voir.

La décision parle de mon besoin d'être respectée, la décision parle de ma guérison.

Je remercie ma fille d'être venue me montrer que cette incapacité à lui dire non, parlait de ma souillure. Je la remercie et je me demande pardon. Je demande pardon à cette maman, à cette femme incapable de poser ses limites et d'avoir si peu reçu d'affection et d'amour de sa fille et probablement avant de sa mère.
Nos enfants sont nos maîtres, ils nous choisissent en s'incarnant, en me choisissant comme maman, elle connaissait la hauteur de mes blessures et aussi ma capacité à dépasser tout ça. Je suis une vieille âme. J'ai les reins costauds.

Aujourd'hui j'aspire à être en paix, je vais m'entourer de douceur, je vais me protéger et me demander pardon. Aujourd'hui Marie est avec moi. 
Aujourd'hui je fais un cadeau un ma fille autant qu'à moi, je ne sais pas quand elle le comprendra.

Aujourd'hui je réalise qu'une mère peut se couper de sa fille. Hier je pensais qu'il n'y avait que les enfants qui avaient à se couper des relations d'avec leur parent. 
Aujourd'hui j'accepte de la perdre dans l'espoir un jour de pouvoir mieux la retrouver.








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