Est-ce que j'ai la tête d'un consentement ?



Je ne sais plus quel âge j'ai, plus de 11 ans moins de 18 ?

Tu es rentré dans la petite chambre rose où je dormais avec ma soeur.

Nous dormions dans des lits superposés, 

je dormais en haut, elle en bas.

Frédéric, tu m' as violée.


C'est un viol silencieux, qui a eu lieu au milieu de la nuit. 

Alors que je dormais tu m'as surprise dans mon sommeil.

Médusée je n'ai rien dit. Je me souviens que de tes doigts dans mon sexe, puis plus rien. 

Combien de temps es tu resté dans mon intimité sans mon consentement ?

Aucun souvenir du reste de la nuit, ni du lendemain. 

Rien, le néant. Le vide. L'inomable. La honte. Le silence. La culpabilité.

De ça je vais aujourd'hui me délester. 


Combien d'années sont passées depuis cette nuit ?  

Combien d'années pendant lesquelles mon cerveau a refusé d'accéder à l'information émotionnelle

Je viens de sortir de la dissociation.

J'accepte de lui donner toute le sens que cela mérite, j'arrête de minimiser.

Je suis ravagée, anéantie, si seule.

28 années de vie de couple n'ont pas réussit à effacer l'innomable.

Je réalise combien ce viol m'a obligé à m'adapter sans cesse, à me protéger de tout...à me défendre de rien

Sans cesse je crainds le pire.


Vivre est une gagure.

Une résilience sans fin et surtout 25 ans de thérapies.

Aujourd'hui je suis anéantie, tout semble s'écrouler.

Je vis un cataclysme. 


Je ne t'ai pas retrouvé sur les réseaux sociaux.

Je vais donc t'envoyer ce texte par la poste à l'adresse de tes parents.

Je vais aussi leur en adresser une copie.

Il faut qu'ils sachent le mal que tu as fait et que personne n'a voulu voir.

Aujourd'hui tout le monde sera, que tu as fait l'inommable.

Dénoncer pour arrêter.

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