J'ai connu l'innommable à 8 ans sur des terres africaines.
Forcément personne n'en sait rien. Je n'en savais rien jusqu'il y a quelques jours.
Les plus grandes infamies sont souvent silencieuses.
Le processus de fin de dissociation est en cours.
J'y vais doucement tellement,
J'ai peur.
Peut-on survivre à ça ?
Oui, je le sais, sinon je ne serai pas là.
Tu es venu pour me permettre de mettre un terme à amnésie traumatique pour viol.
Aujourd'hui je suis en colère, en colère après moi.
En colère de t'avoir laissé venir chez moi.
Aujourd'hui je suis en colère d'avoir encore dit oui à un homme qui n'allait pas me respecter.
Tu es venu et tu es parti "comme un voleur".
Ce sont les derniers mots que tu as prononcé avant de rajouter "courage".
C'est étonnant de quitter une femme et d'utiliser ces mots là.
Ils étaient lourds de sens pour moi, ils m'ont fait mal.
Un voleur rentre sans y être autorisé.
Un voleur ne revient jamais sur les lieux de son crime, tout comme un violeur.
La vie est cruelle...pourquoi toi ?
Pourquoi toi qui t'es occupé pendant des années de femmes victimes de violences ?
Pourquoi...pourquoi, pourquoi tu ne m'as pas respecté ? Par ce que je le voulais bien, je sais.
Je vais rester avec ces questions sans réponses car le courage ne t'habite pas davantage que tous les autres hommes que j'ai pu rencontrer.
Ton métier me fait figure d'alibi...car dans la vraie vie tu ne sais pas davantage prendre soin des femmes.
Tu rentres comme un voleur...et jamais tu ne reviens.
Tu fais malgré tout ton possible pour venir, malgré la distance et les émotions que cela génère.
Mon âme est si belle que tu ne peux y renoncer ?
Tu l'as dit en parlant de mes yeux.
Notre histoire aurait pu si tu avais ouvert ton coeur.
Un coeur qui retient tout un passé cabossé...un coeur hypertendu qui fait de l'hypertension.
Nous ne sommes pas sur la même temporalité...
Oui la nuance est grande, entre voleur et violeur...
Hier quand tu es venu j'étais consentante, à 8 ans non.
Enfin hier, c'était la petite Agnès de 8 ans qui était consentante.
Aujourd'hui la femme que je suis ne laissera plus aucun homme venir lui voler quoique ce soit ça
et pas davantage la violer.
Merci d'être venu. Tu es venu me montrer là où il fallait que je mette de la lumière.
Je vais enfin pouvoir Être.
Tu n'es pas venu pour m'aimer mais pour que je commence à m'aimer.
Grâce à notre rencontre qui "aurait pu" mais qui n'a pas pu, je suis allée rencontrer la petit Agnès qui a connu une des plus grande solitude qui puisse être donnée à vivre sur terre.
"La vie s'occupe de mettre sur ma route les gens et les situations idéales pour me faire grandir intérieurement. Je choisis d'avancer dans la foi et avec courage malgré les épreuves.
Je prends conscience de tout ce qui se présente à moi et je l'utilise avec sagesse pour mon perfectionnement. J'ai la certitude qu'on bout de ma route je rejoindrai la lumière."
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