Lettre d'Amour à ma mère

 


Une profonde re-connexion s'est faite cet été avec ma mère grâce à mon tambour. 
Elle s'est re-connectée à elle et à moi grâce à cet instrument magique.
Je lui en ai fabriqué un petit. Elle en joue tous les jours (bien plus que moi) et l'emmène à l'hopital !

Bonjour maman, 

Ton message d'hier soir était "vide" !

C'est toujours intéressant d'observer quand certains messages "disparaissent" sans "raisons". 
Sans doute ce n'était pas le moment ou la forme pour que tu me parles de ce dont tu avais à me parler. 
Je t'ai proposé ce matin de me parler directement de ce dont tu avais envie de me partager hier soir. 
Je savais bien que l'émotion était trop grande pour toi à la vielle de ton opération du coeur. Je reviens sur le peu que tu as évoqué à savoir que  "je prends soin de toi" maintenant.

Nos relations ont changé, car j'ai fait la paix avec moi, je suis allée soigner mes blessures de petite fille. 
Les changements viennent toujours de soi, jamais des autres...
J'ai accepté ce qui avait été vécu dans mon enfance et j'ai accepté que mes parents sont ce qu'ils sont et qu'ils agissent à partir de leur propre blessures...puisque tout est un éternel recommencement sans fin.
On n'arrive pas à être en lien à cause de nos propres blessures qu'on projette sur l'autre. J'ai accepté mes blessures et j'ai arrêté de vouloir que tu cicatrises les tiennes, ce n'est pas ton chemin ici sur cette terre. 

Tu as eu une enfance pas facile, l'amour paternel et maternel n'étaient pas vraiment là, quant à l'amour entre tes sœurs, il semblait, assez compliqué et plutôt dans un rapport de "domination et de contrôle" que de respect. 

La petite Nicole a le coeur lourd, elle aurait s'aimer, elle n'y est pas arrivée. Elle n'a plus l'énergie de faire circuler la vie en elle.

Ta vie de femme a été marqué à jamais par la mort de ton fils à peine âgé de deux ans. Quel terrible drame dans la vie d'une jeune maman. Tu étais isolée en Afrique, toute seule sans le soutien quotidien de ta famille.
Quel est le soutien que tu aurais eu ? Est-ce qu'on avait le droit à l'époque d'accueillir la mort d'un enfant avec toute la tristesse que ça représente, comme on sait le faire aujourd'hui ? Je ne crois pas. 
Tu as trouvé ton mode de "guérison" pour continuer à vivre, malgré tout, malgré moi, moi qui était vivante et lui mort.
Tu t'es "reconstruite" comme tu as pu.

Je ne doute pas aujourd'hui de l'amour que tu as pour moi. J'avais une maman dont le coeur été cassé en 1000 morceaux. 
Je ne t'en veux plus. Je te prends comme tu es dans ta fragilité et ta vulnérabilité.

Ton coeur aujourd'hui est fatigué, tu es essoufflée ton coeur a de bonnes raisons. Tu vas recevoir des stents car une artère n'a plus de "ressort" pour y aller dans la vie. 
Ce coeur qui ne va pas bien, me parle de ce non-amour qui t'habite depuis si longtemps. Ce n'est la faute de personne, c'est ta vie qui est ainsi, tu as fais comme tu as pu avec les moyens dont tu disposais. Ses stents vont faire recirculer l'énergie Amour dans ton coeur...maman, une renaissance s'offre à toi !

Alors aujourd'hui à la veille de ton opération, je te témoigne tout mon amour. 
Saches que malgré tout ce que tu as vécu et ce que j'ai aussi traversé comme épreuves depuis ma plus jeune enfance, aujourd'hui je vais bien. Je n'ai aucune rancune ni rancœur par rapport à toi, ni papa. Je suis en paix.  
Léonille avance tous les jours sur ce chemin de la paix, elle est jeune et à la force de résilience de son jeune âge l'aide beaucoup, je l'accompagne du mieux que je peux, avec mes vulnérabilités et tout mon amour pour elle. 
On fait tous de notre mieux tout le temps. Tu as fait de ton mieux toute ta vie.

Je suis à la bonne place car j'ai trouvé la force de m'aimer car personne ne peut le faire à ma place. C'est le plus beau cadeau que la vie a à m'offrir et à offrir à chacun d'entre nous. C'est un très long chemin de guérison qui je crois ne se termine jamais.

Ton opération va bien se passer, tout est juste et tout arrive au bon moment. Peut-être est-il venu pour toi de trouver une forme de pardon en toi. Pardonne toi pour tout ce que tu as vécu de douloureux et de tragique. C'est ok. Il ne pouvait pas en être autrement.

Shalom, m'habite depuis une semaine.
Je te souhaite de trouver la paix maman.
Je t'aime très fort.
A demain !

Agnès. 

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